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pourquoi on ne saurait veiller avec trop d’attention 1. « 

« Craignez la colère du Ciel, dit le Chi-king ; ne vous relâchez pas ; craignez que le Ciel ne change ; ne vous oubliez pas. Le Ciel est intelligent ; il compte toutes vos démarches. Le Ciel est pénétrant ; il voit vos moindres écarts[1]. »

« Cela signifie, dit Tchou-hi, que l’intelligence du Ciel s’étend généralement à tout, et qu’on doit, par conséquent, être toujours attentif sur soi-même. Il est clair, par toute la suite de cette ode, que le Ciel est fort en colère. Savoir cela et ne pas veiller sur soi, est-ce savoir qu’il nous regarde à tous moments[2] ? »

6° Le Chou-king, chapitre Thang-kao, dit ces belles paroles :

« Si vous faites bien, je ne le cacherai pas, et si je fais mal, » je ne me le pardonnerai pas, parce que tout ce que nous 1 L’ode King-tchi est la troisième de l’art. 3 du chap. 1er du livre IV du Chi-king. C’est dans le Tching-kiaï, k. xxviii, p. 13, que Tchou-hi parle ainsi :

[] Thién tao chin ming ; khi mîng pou i pào

Cœli Ratio valdè clara ; ejus mandatum non facilè tueri-potest

[] yè. Woû weï khi khao eûlh pou ’oû tchha

», Non dicetis : ille altus et non nos investigat ;

[] thang tchi khi thsoûng mîng ; ming

debet (omnia) scire ejus auditûs-perspicacitas, penetratio ; penetratio (ejus)

[] weï tchâng jo. Chi kiang ya ’oû tchi

timenda-est semper sic. Ascendit descendit in nos ea

[] sso wéï, eûlh woû ji pou lin

quæ facimus ; et non dies (exstat in-quo) non examinat,

[] kién yû thseû tchè. Pou kho i pou king yè.

investigat in hæc quæ (fiunt.) Non potest ad non timendum ».

  1. C’est dans l’ode Pan, qui est la 10° du II° ch. du 3° livre. (Pr.)
  2. C’est dans le Tching-kiaï, k. xxiv, p. 37. (Pr.)