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Ciel ; et parce qu’il gouverne en maître absolu tout l’univers, on l’appelle Seigneur[1]. »

Leang-yn tient le même langage. « Le Seigneur c’est le maître souverain du Ciel ; c’est de lui que toutes choses ont reçu l’être et la perfection 2. »

Je reviens à Tchou-hi, car c’est de lui principalement qu’il s’agit. On lui apporte divers passages des King d’où l’on conclut que cette voûte azurée qui roule sur nos têtes a un véritable maître qui la gouverne ; et il répond « que c’est la Raison » (li) qui le fait ainsi[2]. » Et un peu plus bas il dit : « Vouloir qu’il y ait dans le ciel un homme qui marque et juge les crimes, cela ne se peut ; dire aussi que la Raison n’a point de maître qui la gouverne, cela se peut encore moins 4. » Quel

2 Leang-yn, de la même dynastie, dans son Y-tsan-i, p. 6. Les commentaires de Yu-yen et de Leang-yn sont dans le grand recueil Sin khan King kiaï.

Voici le texte cité :

帝者。天之主宰。而萬 Ti tchè : thiên tchi tchou tsaï ; eûlh wên

Imperator (P-r): coeli (p. g.) dominus gubernans et omnes


物之生成。無不由之 we tchi sêng tchhing woû pou yeou tchi.

res eas creat perficit que ; nulla non ab eo. (G.P.)


3 Œuvres complètes en chinois, kiouen xlix, l. 4. (G. P.)

4 Ib. f° 25 recto. Nous pensons que le P. Prémare ne rend pas exactement ici le texte chinois qui porte :

說天有個人在那[] Choue thien yeou ko jin tsaï na li.

Dicere in cœlo habere certus homo sistens illo loco,

[] p’i p’an tsouï o. kou pou kho choue Tao thsiouan

judicandum peccata. certe non potest ; dicere Ratio absoluta


無主之者。又不可道[] wou tchou tchi tchè. yeou pou kho tche li

non imperare » illo, adhuc non potest hoc loco


要人見得 yao jin kien te.

velle homo visum assequi pro certo habere). (G. P.)

  1. Yu yen, de la même dynastie Youan, dans son Y-tsi-choue, commentant le Choue-koua, p. 9. (Pr.)
  2. Œuvres complètes en chinois, kiouen xlix, l. 4. (G. P.)