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ESSAI
SUR LA PHILOSOPHIE DES CHINOIS


OU


DOCUMENTS ORIGINAUX SUR LEUR MONOTHÉISME PRIMITIF, ET L’EXPLICATION QU’ILS ONT DONNÉE DE L’ORIGINE ET DE LA FORMATION DE L’UNIVERS.




II.


NOTIONS DES CHINOIS SUR LA DIVINITÉ, EXTRAITES DES AUTEURS LES PLUS CÉLÈBRES.


Je passe donc à l’autre point que je me suis proposé, et je l’entame par ce raisonnement, qui est, dit-on, comme la base de l’opinion que je combats : « Tous les Lettrés modernes suivent Tchou-hi ; or, Tchou-hi est athée, donc tous les Lettrés modernes sont athées. »

Je réponds que les prémisses de cet argument sont toutes deux fausses, et je le démontre.

Il est faux que tous les (lettrés) chinois modernes suivent Tchou-hi. Cela ne regarde tout au plus que les petits écoliers qui, dans leurs compositions sur les Sse-chou (4 livres classiques), se conforment à l’ordinaire aux interprétations de Tchou-hi, n’en ayant point vu d’autres. S’ils avaient assez d’esprit et d’études pour montrer clairement qu’ils ont raison de ne le suivre pas en tel et tel endroit, et si leur amplification était d’ailleurs vive et élégante, cela ne les empêcherait nullement d’être reçus bacheliers, au contraire. Mais pour les Lettrés qui sont assez savants pour commenter quelqu’un des livres anciens, il n’est pas rare de voir Tchou-hi abandonné et même réfuté avec succès.

On a imprimé un gros Recueil de gloses sur les Sse-chou, ou Quatre livres moraux, qui a pour titre : 四書異同條辨 (Sse-chou i thoung tiao pien). Ce ne sont point les variations de