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Tchéou Lien-ki n’est donc point un athée ; les vrais disciples de ce philosophe ne sont point athées non plus, et leur système de physique ne conduit pas plus au Spinosisme que les principes de M. Descartes.

Tchou-hi et plusieurs Lettrés après lui ont cru que Thaï-khi ne différait point de Woû-khi. Ces paroles : Woû khi eûlh thaï khi 1 « c’est, dit Tchou-hi, la même chose que celles-ci : Il est sans figures et il a la Raison 2 » On ne voit pas trop comment c’est la même chose. Il est clair que cela ne peut s’entendre de la Raison, car il serait ridicule de dire que la Raison possède la Raison. Son 無形 woû hing (sans figures) peut très-bien désigner la matière non encore figurée. Mais ce n’est point ce que Tcheou-tsee a voulu dire par 無極 Woû-khi. Quoi qu’il en soit, les Soung-jou (philosophes de la dynastie des Soung) déclarent que ce qu’ils entendent par 太極 Thaï-khi n’est autre chose que Li. C’est ce que dit Tchou-hi en termes exprès 3 ; et, un peu après : « Thaï-khi, dit-il, n’est autre


1 Voici le texte :

[] Wôu khi eûlh Thaï khi.

« Sine termino » et » Magnus terminus. »


2 Voici le texte :

[] Woû hing eûlh yèou li.

Sine figura et habetur Ratio.


3 Voici le texte, ibid., Ki. xxvi, p. 5.

[] Thaï khi tchi chi i ko li tseu.

« Magnus Terminus » solum est unum (pro) « Ratione » verbum.


    [] ming tchî lieôu hing yè.
    mandati » permanens actio (est) . (G. P.)