tout ce que les King disent de Thien, de Chang-ti, etc., ne peut convenir qu’au vrai Dieu ; donc, tout ce que les Soung-jou disent de Thaï-khi ne peut convenir qu’au vrai Dieu. » Il me semble que ce raisonnement serait plus digne d’un philosophe chrétien et d’un missionnaire que l’autre ; il serait applaudi par tout ce qu’il y a de Chinois habiles, et je ne doute point que ces messieurs ne l’eussent fait eux-mêmes, s’ils avaient étudié à fond les King et un peu mieux examiné ce que c’est que Thaï-khi dont ils parlent tant.
Avant les Soung, on entendait par Thaï-khi la matière dans l’état de chaos. C’est pour cela que Tchouang-tseu[1] a dit que « la Raison était avant Thaï-khi[2]. » Et Kong-ing-ta dit clairement : « On appelle Thaï-khi la matière première lorsque, avant qu’il y eût encore ni ciel ni terre, elle composait une masse informe dans le chaos[3]. »
Tchéou Lien-ki, le père de la philosophie des Soung, a dit la
- ↑ Tchouang-tseu vivait dans le 4e siècle avant notre ère. Nous possédons un ouvrage de lui sous le titre de : Nan-hoa-king : « le livre de la fleur du midi. » (G. P.)
- ↑ 道在太極之先。 Tao. tsaï Thaï Khi tchi sién
Ratio est Magni Termini » antecessor. - ↑ Koung-ing-fa vivait sous la dynastie des Thang (de 618 à 900 de notre ère). C’est lui qui a fait les commentaires Tching y ; on les trouve dans le recueil Chi san King. Écrivant au kiouen ou chapitre vii, p, 39 sur les paroles : y yeou Thaï Khi, qui sont dans le traité : Hi tseu, art. 15, (Prémare.)
Les commentaires de Koung ing ta, descendant de Koung fou tseu (Confucius) se trouvent reproduits dans la grande édition impériale des King intitulée Khin ting : Voici le passage cité :
太極[]天地未分 Thaï Khi wei thien ti wei fen
« Magnus Terminus » vocatur : cœli, terræ nondum distinctorum
之先。元氣謂而為 tchi sien yuen khi hoen eûlh weî yi
antecessor ; primitiva materia turbida et faciens Unum.
(G. P.)