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CONTINUATION DES MALHEURS

le rival éconduit s’efface de bonne grâce et devient même le protecteur du libéré.

Puis ce fut le tour d’une autre pièce célèbre, Misanthropie et Repentir, de Kotzebuë.

Là, Marceline jouait Eulalie, baronne de Mello, victime de l’amour que le jeune secrétaire de son mari lui a inspiré. Elle est partie avec lui, et le baron ne tarde pas à se réfugier, lui aussi, dans la solitude, avec ses enfants.

Les années ont passé. Près de sa retraite, il finit par apprendre qu’il a un voisin, le comte Walter, admirable philanthrope qui répand ses bienfaits sur la contrée par l’entremise de sa gouvernante, Mme Miller. Or, un jour, Mello est amené à sauver la vie à ce Walter, qui est tombé fort malencontreusement dans un canal. Étonné de ne pas recevoir de ses nouvelles, il se rend chez lui quelques jours après. Coup de théâtre, que nous prévoyions bien un peu : il reconnaît sa femme et son secrétaire. Il s’enfuit, horrifié, tandis qu’elle s’évanouit.

Nous pensons que cela va très mal tourner, quand arrive la coupable. Elle a obtenu la permission de revoir ses enfants. Heureusement, La Nouvelle Héloïse est passée par là. Le baron s’écrie, aux bravos enthousiastes de toute la salle : « Eulalie, embrasse ton époux ! » Et il lui ouvre ses bras.

On a peine à se figurer le succès d’émotion de cette pièce absurde, qui tenta Mlle Mars et