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IV

CONTINUATION DES MALHEURS


Cependant, durant plusieurs années, l’amour semblera mort pour la jeune actrice. Malgré ses rêves, la réalité l’étreignit durement. Belle et poétique matière que les peines de cœur pour les êtres bien rentés. Elles engendrent des souffrances atroces, d’insolubles problèmes pour ceux-là que tiraille sans cesse une destinée méchante. Marceline n’avait nullement la liberté de pleurer sa tendresse trahie, de se laisser dorloter en élevant son enfant. La nécessité la talonnait. Ses sœurs n’avaient conclu que de fort médiocres mariages ; c’était sur elle que sa famille comptait, elle dont les débuts avaient rempli les siens d’orgueil et de convoitise. Allait-elle renoncer au travail, aux profits, pour se confiner dans son état déshonorant de fille mère ? Elle comprenait vaguement qu’elle n’aurait jamais le