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LE ROMAN CONJUGAL DE M. VALMORE

l’amour ». La première s’imposait autrement à l’attention. Favière y avait transposé pour la musique une pièce tirée par Pigault-Lebrun d’une nouvelle célèbre de Florian : Claudine.

Lisbeth, c’est Claudine ; un rôle dont on raffolait depuis cinq ou six ans sur tous les théâtres : l’éternelle jeune fille séduite, qui se voue à un dur métier pour élever son enfant, et qui, après les plus douloureuses péripéties, offre sa vie pour le séducteur qui l’a délaissée… Le librettiste n’avait eu qu’un tort : celui d’introduire Gessner dans l’action et de lui permettre d’y déclamer d’assommantes tirades philosophiques. Mais la partition de Grétry, notamment une romance très prenante, charmait le public, et la jeune dugazon lui donnait une émotion très communicative. Elle semblait n’avoir été rudement bousculée par la vie que pour mieux incarner ces personnages tremblants et sacrifiés. De quel accent ne dirait-elle pas plus tard aux côtés d’Achille-Valmore ?

Cessez de vous troubler, vous n’êtes point trahi ;
Quand vous commanderez, vous serez obéi…

Un admirateur lui adressait des vers :

Tu nous dois le bonheur dans plus d’un rôle encore,
Et le début heureux que tu fais aujourd’hui
Des beaux jours qu’il promet est la riante aurore.

Tandis que le Journal des Débats imprimait :