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LE ROMAN CONJUGAL DE M. VALMORE

sies inédites par Gustave Revilliod, à Genève. En 1866, Garnier publiait les Contes et scènes de la vie de famille et, dès lors, les rééditions se succédèrent. Quand, à soixante-quinze ans, M. Valmore, donna sa démission, il pouvait espérer ne plus mourir de faim. Le cap des tempêtes était doublé.

Le 1er novembre 1868, Prosper Lanchantin fut donc rayé des contrôles de l’administration. Il rentra chez lui, paisiblement, pour attendre la mort. Ce dernier stade de sa vie fut long. Il eut encore treize ans à passer sur terre, à consacrer au souvenir de la poétesse tourmentée et douloureuse dont il avait côtoyé l’existence sans trop la déchiffrer.

Son fils, demeuré célibataire, l’aidait dans cette tâche pieuse, qu’il poursuivit jusqu’à la fin, encouragé par des écrivains comme Émile Montégut et Barbey d’Aurevilly. Au bout d’un certain temps, il avait quitté Paris, ce Paris si longtemps l’objet de toutes ses ambitions, et par économie, il se retira à Clamart. Il y vivait d’une existence effacée, inconnue, On ignorait tout de la carrière de ce petit vieux trottinant et courbé, aux longues mèches de cheveux blancs, à la figure glabre et ridée, qui ne sortait presque plus de son très humble logement. Il y expira sans bruit le 25 octobre 1881. Il atteignait alors sa quatre-vingt-neuvième année. Ses obsèques n’attirèrent personne.

Qui donc se serait douté que ce vieillard