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DERNIERS EFFORTS

avenir épouvantable. Si tu mets cette prière sainte sur ton cœur, tu pleureras et tu auras regret à l’orage qui m’ébranle, tu m’embrasseras comme ta plus faible moitié, tu m’enrichiras de cette parole d’honneur que je te demande et que le véritable honneur t’oblige de m’envoyer. N’y mets pas de retard. Je crois en Dieu, au ciel et en toi sur la terre ! Ne m’abandonne pas ! Pardonne-moi si j’ai omis quelque tendresse, si je ne t’ai pas assez dit que partout je serai contente d’aller, mais avec toi. Tu n’as donc pas pensé que je te suivrais partout ?

Ah ! c’est la première fois que tu me déchires le cœur. Je suis ta femme et tu me dois mon mari que je te demande à genoux. Ma chère vie ! Toi qui te prives de tout pour moi, tu l’inquiètes de ne pas m’envoyer assez ! Calme-toi. J’ai tout ce qu’il nous faut[1]

Et pour le lui prouver, pour lui montrer qu’elle a trop des deux cents francs mensuels qu’il lui adresse, elle lui en retourne cinquante. Ne va-t-elle pas toucher le trimestre de sa pension ?

Valmore retrouva un peu de raison, sous tant de témoignages d’affection et de dévouement. Tout s’était apaisé en lui, et il ne demandait plus à sa vieille femme si elle ne se repentait pas de l’avoir épousé.

  1. Lettre du 20 février 1847.