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ÉLOIGNEMENT D’UN VIEIL AMI

Ne demandez le nom de ce dieu sans autel.
Il n’est point de la terre, il s’élève immortel.

Mais, dans Son ermitage, elle a dit aussi :

Tu m’appelas ta sœur et ta fille et ta mère !
Tu me donnas des noms encor plus doux parfois[1]

Et quand il sera mort, elle poussera de tels cris de douleur qu’il nous importe fort peu de savoir si cette vieille fille a été, matériellement, la maîtresse de Latouche : ce qui est sûr, c’est qu’elle l’a passionnément aimé.

Née à Rodez, le 4 fructidor an VII (21 août 1799), elle avait contracté de très bonne heure la douce manie de la littérature. Élevée à Saint-Denis, où elle devint une polyglotte remarquable — elle connaissait douze langues anciennes et modernes — elle ne tarda pas à répandre ses productions poétiques dans les cénacles de la province et de la capitale. Dès 1829, elle traduit le poème de lord Haygart sur son voyage en Grèce ; en 1833, c’est le tour des Infants de Lara ; elle s’émeut, dans le Journal des Femmes, sur la mort de Walter Scott ; elle concourt aux Jeux Floraux, et son premier recueil de poésies, en 1835, s’intitule La Violette d’Or en souvenir de la légende des troubadours couronnés par l’hypothétique Clémence Isaure. On parle d’elle dans les sa-

  1. Les Bruyères.