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AUX ÉCHOS DE WATERLOO

tent, un ami de Granville lui apporte également son pardon, que l’officier offensé a lui-même sollicité. Larmes de joie. Et, par-dessus le marché ; — Richard c’était Valmore qui jouait Richard, par complaisance — Richard se voit accorder enfin la permission d’épouser la pauvre fille, qui en quelques instants, passe du pied du gibet à l’autel de ses noces.

Telle est la pantalonnade de tréteaux qui obtenait alors des centaines et des centaines de représentations, et dont plus tard la Malibran et la Patti devaient encore renouveler le succès.

M. Valmore, qui jouait les tragédies de Marie-Joseph Chénier et de du Belloy, savait bien qu’elle appartenait à un genre inférieur : cela ne faisait que rehausser à ses yeux le prestige de Marceline.

Et puis, sans compter que l’amour est aveugle, il se laissait doucement flatter par autre chose. Il savait que sa camarade était poète.

Dans des conversations de coulisses, elle lui avait avoué qu’elle rimait. Elle écrivait des romances, publiées dans l’Almanach des Muses, Le Souvenir des Ménestrels, Le Chansonnier des Grâces depuis trois ou quatre ans, et que Romagnési, Amédée de Beauplan, Arnaud fils, Andrade, Edouard Bruguière, Masini, et autres compositeurs pour salons, mettaient en musique. Cela lui était venu, tout simplement, en fredonnant des airs connus, un couplet de vaudeville, le God save the King, le Combien j’ai