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LE MARI TROMPÉ

n’est plus Marceline maintenant, la victime… C’est sa fille Ondine.

Le 12 août, il reçoit une lettre de son épouse : « Je ne parlerai qu’à toi de M. de Latouche. Il m’a dit et écrit des choses si étranges que je le crois insensé !… » Le 17, il apprend coup sur coup, qu’elle a réglé et acquitté le compte de sa servante Antoinette, « très mauvais sujet », mêlé à un tripotage assez obscur, à une espèce de tentative d’enlèvement de Line, où l’ermite du Val se serait trouvé mêlé. La jeune fille partait pour Lyon, et venait se réfugier auprès de son père.

Il en fut indigné. Il ne devait pas être le seul. Ainsi, voilà donc à quoi tendaient les jérémiades de ce faux bonhomme, ses plaintes perpétuelles : « Je veux une famille ! » Ce quinquagénaire s’était épris des vingt ans de cette charmante enfant, si gracieuse, si fine, si cultivée… Il voulait en faire sa maîtresse, avec la complicité naïve ou intéressée de ses parents ! C’était du propre. À qui se fier ? Ah ! maintenant Valmore était éclairé. Il comprenait combien Marceline avait sagement, vertueusement agi ! Quelle femme, et quelle mère ! Elle ne lui avait même révélé l’infamie de son protecteur que quand il lui était devenu tout à fait impossible de faire autrement. Que de délicatesse, et que de finesse ! Que de sages recommandations au sujet de Line, pour éviter toute nouvelle alerte !