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LE MARI TROMPÉ

folie, et comme tout cela était contrariant ! En partant pour Lyon, Valmore avait confié sa femme et ses enfants à son grand ami, à leur protecteur à tous… Et voilà que, maintenant, parce que Marceline apprenait qu’il avait une maîtresse — et qu’est-ce qui l’en empêchait ? — elle voulait tout rompre et tout casser !

Il s’employa donc à lui faire toucher du doigt l’absurdité de sa manière d’agir ; il la calma assez bien pour qu’elle renonçât à sa fugue à Orléans, et que rien ne fût changé, ou à peu près, à la situation. Tout ceci peut-être se fût dissipé, si la pauvre femme, poussée par une sorte de curiosité maladive, n’avait continué à voir Louise Ségaut.

Me voici au milieu d’une position très difficile, mon bon ange, et je ne sais plus ou me fourrer par la confiance de cette aimable femme qui est venue ainsi se jeter dans mes bras. J’ai eu deux fois sa visite à Paris. Elle pleure à mourir. Je lui ai conseillé d’y retourner, puisqu’il l’en a laissée la maîtresse, et de s’abandonner encore une fois à son cœur qui la pousse vers lui. Elle ira.

Ce serait ainsi peut-être sans nous brouiller éclat que je parviendrais à me retirer de son amitié absolue qui m’étoufferait d’autant plus que ce n’est là maintenant la place de personne que de cette jeune femme. Je t’écrirai ce qui adviendra[1].

  1. Lettre du 2 mai 1839.