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LE ROMAN CONJUGAL DE M. VALMORE

n’a pu revenir à Paris, et m’écrit un mot rassurant sur Line. Pour Inès, elle est enchantée.


Quatre jours après, les jeunes filles séjournaient encore au Val, et leur mère, accompagnée de son fils Hippolyte et de sa bonne, y restait auprès d’elles le samedi et le dimanche. Line allait beaucoup mieux, se trouvant sans fièvre et plus gaie malgré elle, car cette chère mignonne caressait toujours en elle-même une rêverie triste que Marceline aurait bien voulu lui ôter. Après de longues années, voilà qu’elles avaient enfin trouvé un asile, une affection que ne troublaient pas les continuelles angoisses d’argent. L’horizon semblait calme. Les Valmore verraient-ils enfin leur avenir s’éclairer ?

Pendant que Prosper s’en réjouissait paisiblement à Lyon, se produisit la secousse imprévue, qui les rejetterait en proie à tous les hasards.

Dès les premiers jours du mois de mai, le pauvre artiste recevait de sa femme une étrange lettre qui contenait la nouvelle de sa brusque rupture avec son vieil ami. Certes, elle acceptait encore que Line et Hippolyte allassent au Val, mais elle n’y remettrait plus les pieds.


J’y suis irrévocablement décidée par une visite que j’ai reçue à cette campagne même durant l’absence de M. de Latouche, qui est bien loin de s’en douter.