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LE ROMAN CONJUGAL DE M. VALMORE

L’Odéon, cependant, avait fait de son mieux pour présenter le drame. Valmore, quoi qu’il en pensât, avait agi de même. Bien que ses vagues fonctions de régisseur lui parussent une humiliation et que son caractère délicat et susceptible souffrît des heurts inévitables avec les acteurs, la figuration, les machinistes, il s’était évertué à régler les cortèges, à organiser de son mieux un orage très convenable, à surveiller les rampes de gaz, pour l’orgie et pour la nuit du crime. Il voulait avant tout que Dumas fût content.

Il le fut ; mais cela ne suffit pas à organiser le succès. L’Odéon, fidèle à sa légende de malchance, ne réussit pas à ramener les spectateurs. Ruiné une fois de plus par les frais considérables qu’il avait avancés pour une mise en scène aussi fastueuse, il ferma ses portes dès le mois de juin.

Que devenir ? Le problème recommençait à se poser avec acuité. Heureusement, la solution n’allait pas tarder à intervenir.

Le 5 juillet, par l’entremise de Mlle Mars, qui ne l’oubliait jamais, M. Valmore prenait connaissance d’une séduisante proposition. Durant l’été qui commençait, de grandes fêtes allaient se dérouler à Milan en l’honneur de l’empereur Ferdinand, qui devait se rendre dans cette ville pour y être sacré roi de Lombardie. Ce serait l’occasion de donner là une série de représentations françaises, qui ne manqueraient pas d’attirer une foule considé-