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LE MARI SIFFLÉ

et d’anxiétés que nous vivons. Nous n’y voyons plus à six mois de distance. Nous regagnerions Paris, nous quitterions cette affreuse ville…

— Mais le théâtre…

— Le théâtre n’offrira rien à Valmore. C’est un tragédien. Or, on n’en veut plus. S’il pouvait seulement entrer à l’Odéon, je ne dis pas…

Le bon géant, ici, prodiguait les promesses. Hé bien, oui, l’Odéon… Il y songerait. Il n’avait pas abandonné l’idée d’y rentrer, lui aussi, avec une tragédie, une vraie, et qui le vengerait de l’échec de Charles VII chez ses grands vassaux. Il aurait besoin de Valmore. Ils feraient de belles choses ensemble. Mais, que diable ! il fallait à tout prix abandonner ces sinistres idées d’hypothèques et d’enregistrement !

Tout arrive. Ces projets séduisants se réalisèrent trois ans après. Paris ne rappela point les exilés. Ce fut la province qui les chassa.

À la fin de 1837, le directeur, ruiné par le choléra, ne put rengager Valmore malgré tant de sacrifices, d’amertumes, de hontes bues en silence. Il rejoignit la capitale, où Marceline, plus prompte que l’éclair, l’avait précédé. Ah ! quand il s’agissait de se rapprocher d’Aulnay-sous-Bois ! Elle n’avait rien oublié. Les années passaient sur elle sans la calmer. Quelque temps auparavant, elle avait écrit à Pauline Duchambge :