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LE MARI SIFFLÉ

qu’elle avait écrit à la vanvole, Une raillerie de l’amour, accepté par l’éditeur Charpentier, et le bon Dumas, qui n’oubliait pas ses amis, lui obtenait de Louis-Philippe un secours de 500 francs en attendant le rétablissement de l’ancienne pension, si nécessaire.

Et recommencèrent les démarches, les courses, les sollicitations, les suppliques ! Mignet, le député Jars, Bocage, et aussi Latouche reparurent dans le jeu. Ils ne purent parvenir qu’à des résultats indignes de Valmore. Six mois d’attente et de déceptions, au terme desquels le vieux père acheva de mourir, et le fils se décida à demander sa réintégration à Lyon. Tout valait mieux pour lui, la province et ses brouillards, que cette vie humiliée sur le pavé de Paris. À la fin de l’année, il était reparti, et pour longtemps.

Marceline, retirée avec ses filles, au boulevard Saint-Denis, ne pouvait s’astreindre à le suivre. Ils allaient ainsi se condamner aux lourdes charges d’un double ménage, parce qu’elle était incapable de renoncer à son idée fixe, et de se condamner à l’exil, loin de cet Aulnay-sous-Bois où elle était si rarement et si froidement reçue.

Cependant, un jour vint où il fallut prendre un parti. Le Théâtre-Français fit connaître ses intentions. L’effort des poètes et des artistes, groupés avec quelle peine, obtenait enfin que l’on rouvrît à Valmore les portes de la maison de Molière pour les seconds rôles,