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LE ROMAN CONJUGAL DE M. VALMORE

À la bonne heure ! Il est à la campagne, ce qui me dispense d’aucune démarche où je ne suis pas portée.

Il est sûr qu’à partir de ce moment, leurs relations allaient singulièrement s’espacer. Tandis que Marceline atteignait la quarantaine, Hyacinthe, qui maintenant se faisait appeler Henri, ne pouvait plus la considérer que comme un gracieux souvenir ; directeur du Mercure du XIXe siècle en attendant Le Figaro, il menait une bataille enragée sur le double terrain politique et littéraire. D’autres soucis le hantaient que l’amour tenace et désolé de cette pauvre femme, exilée en province avec son ridicule cabotin de mari !

La révolution de 1830, les Valmore ne la verront que de Lyon, derrière leurs fenêtres closes, tandis que Latouche prendra une part active aux Trois Glorieuses, en attendant de les évoquer dans une série de « Scènes historiques » : Les Barricades de 1830.

À ses malheureux amis, le changement de régime n’apporte qu’un redoublement de calamités : les théâtres se ferment ; l’émeute, à Lyon, descend périodiquement dans la rue. Au contraire, d’immenses perspectives s’ouvrent devant Latouche et les hommes de sa génération, alors en pleine force. Il dirige Le Figaro, avant de le céder au gouvernement de M. Thiers. On parle de sa grande comédie, La Reine d’Espagne, que, maintenant, enfin,