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LE ROMAN CONJUGAL DE M. VALMORE

d’Arc et Clytemnestre, de Soumet ; Le Tasse, d’Alexandre Duval ; Pauline brusque et bonne, de Dumersan ; L’Agiotage, de Picard et Empis ; L’Homme habile, de d’Epagny ; Sémiramis, Alzire, Athalie, et encore Eugénie, de Beaumarchais, et Tartuffe… Quel affreux méli-mélo, et comment un artiste eût-il pu se reconnaître dans un répertoire aussi hétéroclite ? Mais en regard de ce que ce brave homme gagnait en s’époumonant chaque soir, les gains littéraires de Madame côtoyaient le néant.

Pourtant, elle ne se décourageait pas. Elle avait écrit beaucoup de vers, durant ces toutes dernières années. Elle les envoyait à Latouche, qui les recevait avec joie, les classait, les corrigeait, les faisait passer dans les revues, notamment La Psyché et Le Mercure. On y retrouvera son apologue À un Vieillard. En critique pénétrant, il savait goûter cette chanson lointaine, si personnelle. Il ne cessait de la prôner ou de la défendre.

Marceline, dans son exil et sa misère, ne manquait point d’être délicieusement émue de ce zèle attentif. Et bien qu’elle écrivît à l’oncle Constant : « Ils font tout cela comme si j’étais morte », elle ne pouvait manquer d’ajouter :

Je suis très confuse et presque affligée des soins que prend pour nous M. de Latouche. Comment pourrons-nous jamais les reconnaî-