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LE ROMAN CONJUGAL DE M. VALMORE

écrivait à sa belle-fille le père Valmore, surtout dans la circonstance où nous sommes. Non seulement il n’aurait pas trouvé mieux, mais à coup sûr jamais aussi bien : une belle ville, la certitude du paiement, et moi l’espoir d’aller vous rejoindre.

D’ailleurs, Bordeaux, « illuminé de soleil, pavé de sable blanc et d’huîtres, et rose du reflet de son vin, qui calme et anime l’esprit », plaisait beaucoup au ménage, logé rue de la Grande-Taupe, n° 7. Il les consolait des brouillards de Lyon. Ils y retrouvaient leurs souvenirs d’enfance. Toute leur vie, ils garderont ainsi la hantise du Sud-Ouest ensoleillé, rêveront de finir leurs jours à Toulouse, à Pau, à Bayonne, près des Pyrénées, — sans y parvenir jamais.

Prosper, premier rôle de tragédie et de comédie, débuta dans Le Menteur, où l’on apprécia ses qualités physiques, son débit net et nuancé ; mais il parut inégal dans Monsieur de Crac, L’Éducation ou les deux cousines, de Casimir Bonjour, Gaston et Bayard, tragédie de du Belloy, Le Mariage de Figaro, Les Comédiens, de Casimir Delavigne. Le critique bordelais, Edmond Géraud, l’appréciait ainsi, avec indulgence :

J’ai déjà dit que, dans ses rôles les plus ternes, cet acteur avait au moins des éclairs d’un talent très distingué ; mais j’ai remarqué