fille à la puissance de l’amour et le scepticisme du jeune homme se heurtèrent mystérieusement.
— Vous vivez dans un monde différent du mien, dit-elle après un court silence. Votre esprit et votre cœur naissent emprisonnés dans des coutumes et des traditions. Vous ne savez pas ce que c’est que la vraie liberté ni ce qu’elle peut produire parfois de fort, de puissant, d’indestructible.
Il sourit. Ses vues sur l’amour lui étaient tout à fait personnelles et il ne sentait sa liberté entravée par aucun lien. Sans doute, il se concluait dans son monde, en fait de mariages, plus d’affaires que de romanesques aventures. Mais n’en allait-il pas de même dans tous les mondes ?
— Où qu’un homme naisse, dit-il, il vient au monde avec les mêmes instincts, les mêmes passions, les mêmes faiblesses que les autres. On ne peut pas nous cataloguer à part de l’humanité.
Et il rit gaîment, satisfait qu’elle eût fait allusion à son rang social. Jusque-là, elle avait semblé l’ignorer.
— C’est vrai, dit-elle très simplement, mais