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çut dehors examinant les dommages que le vent de la nuit avait fait subir aux arbres et aux arbustes d’essence délicate qui entouraient leur demeure ; Des débris de toute nature jonchaient le sol : fragments de métal et d’ardoises arrachés à la toiture, moisson de feuilles et de branches fauchées en pleine vitalité, tout un amas de choses hétérogènes gisant pêle-mêle sur les parterres et au travers des sentiers fangeux. Du côté du levant, les nuages ouvraient au soleil d’étroites fissures, et des rayons isolés semaient la campagne de grandes taches mouvantes et lumineuses. L’air n’avait plus un frisson.

D’un pas léger, Germaine enjambait les obstacles qui obstruaient partout le passage ; elle les franchissait sans paraître les voir ; elle ne s’arrêta que lorsqu’elle eut rejoint Philippe. Gelui-ci l’accueillit d’un mot distrait, sans la regarder. Il considérait la fenêtre d’Isabelle dont, malgré l’heure matinale, les volets venaient de s’ouvrir tout grands. Derrière le rideau de mousseline, le visage de l’enfant se montra quelques secondes collé à la vitre, puis il disparut.

Philippe se dirigea aussitôt du côté de la maison et Germaine marcha à côté de lui sans