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II


L’étouffante chaleur d’été continuait à peser lourdement sur la campagne et l’atmosphère voilée de brumes demeurait suffocante. En s’habillant à la hâte, le dimanche qui suivit l’arrivée d’Isabelle, Lucien, malgré l’heure matinale, sentait l’air déjà chaud du dehors pénétrer dans sa chambre. Il avait ouvert ses deux fenêtres et de très loin un bruit de cloches, une sonnerie d’église, grêle et intermittente, arrivait jusqu’à lui. C’était le seul bruit venant de la cité voisine, cité morte que la mer dans sa marche rétrograde avait abandonnée depuis longtemps, et que la décadence livrait à l’oubli, le seul son distinct que le caprice du vent rendait quelquefois perceptible de la demeure de Philippe.

Dans la maison, le silence régnait encore et le jeune garçon marchait avec précaution sur ses bas, effrayé des craquements que ses pas si légers produisaient malgré sa prudence. Quand il, fut prêt, il descendit sans