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le bras de Jacques la main où brillait le gros diamant de sa bague de fiançailles, et elle ajouta :

— Je ne suis encore qu’une enfant à côté de vous, une sotte petite fille qui ne sait pas se conduire.

Et, comme ils avaient rejoint Philippe, elle prit le bras de son père.

Jacques ne tarda pas à prendre congé. Sous la masse de ses cheveux d’un blond châtain, son front intelligent était pâle et soucieux, et tout de suite Philippe avait remarqué l’altération de ses traits, mais il attribua la préoccupation de son ami aux arrangements définitifs qu’il venait, sans doute, de prendre avec Isabelle. Il le laissa s’en aller, acceptant sans protester le prétexte d’une dernière visite promise avant la nuit. Jacques s’éloigna. Ce soir-là, la société d’Isabelle, avec un tiers entre eux, lui était insupportable.

Dès qu’il fut seul avec sa fille, Philippe prit entre ses mains la figure rougissante d’Isabelle, la regarda longuement, puis il demanda tout bas :

— Eh bien, fillette ?

Mais, Isabelle n’ayant pas l’air de comprendre son interrogation, il ne la pressa pas