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— Isabelle, vous êtes la seule… oui la seule qui m’ayez témoigné de l’affection ici.

Et tout à coup il me prit dans ses bras et m’embrassa. »

La jeune fille s’interrompit brusquement. La main qui tenait la sienne avait eu un tressaillement, une secousse, un petit choc subit. Elle regarda Jacques avec surprise. Il murmura :

— Continuez ! pourquoi vous arrêtez-vous ?

Elle reprit :

« Il me tint un moment serrée contre lui et je devinai qu’il faisait de grands efforts pour ne pas pleurer ; tout le temps il disait des choses heurtées, entrecoupées :

— Vous avez été pour moi une… petite sœur chérie. Vous et Jacques Isolant je ne vous oublierai jamais… non jamais… Merci… de ce que vous m’avez donné… du bien que vous m’avez fait.

Je ne pleurais plus. Je l’écoutais avec de grands coups sourds au cœur sans rien trouver à lui répondre.

Enfin, il me fit asseoir sur le banc et murmura faiblement :

— À présent, il faut absolument que je m’en aille. Restez là. Il ne faut pas me suivre. Pro-