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Quelques réparations à faire exécuter au bâtiment avant l’automne motivaient suffisamment un détour qui l’aiderait à tuer le temps.

Une fois la date du retour d’Isabelle fixée, l’impatience de son père était allée en grandissant, elle avait absorbé toutes ses pensées, elle était devenue de plus en plus fiévreuse, comme si, de la présence de cette enfant dans la maison, dépendaient des changements de vie importants et très heureux.

Philippe, avait eu avec Germaine un têteà-tête de deux ans, car on ne pouvait pas, sans accroc à la vérité, accuser Lucien d’avoir gêné leur intimité. Jamais l’enfant ne s’était permis aucune intrusion dans la vie nouvelle de sa belle-mère. Il passait ses journées au collège, et, le soir, son travail le retenait dans sa chambre. On ne le voyait guère qu’aux repas, où il mangeait hâtivement, les yeux dans son assiette, sans proférer un mot. Sa présence dans la maison n’avait donc troublé, en rien les rapports des nouveaux époux. Mais Philippe avait trouvé prudent d’éloigner Isabelle, dont la turbulence envahissante aurait été plus incommode et la curiosité questionneuse quelquefois gênante.