Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/55

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tapotant sur la nappe ses petits coups réguliers.

Il dit enfin sans lever les yeux :

— Cela tient toujours vos leçons là-bas chez cette dame ?

Elle s’informa froidement :

— Pourquoi cela ne tiendrait-il pas ?

Il reprit :

— Tout ne finit-il pas une fois, le bon comme le mauvais ? Oui, un jour ou l’autre, Dieu merci, on arrive au bout.

Il soupira, changea de ton et reprit :

— C’est que j’aurais quelque chose d’inespéré à offrir à ce… Mais vous préférez en faire une épave inutile à traîner à la remorque jusqu’à la fin. N’en parlons plus.

Elle fut sur le point de trahir la vérité, mais en songeant à la satisfaction intense de M. Musseau s’il apprenait qu’André errait sur le pavé sans le sou, elle refoula son envie :

— Non, pensa-t-elle, je ne pourrais pas supporter cette joie bête.