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dot ; c’est vrai. Pourquoi pas ? Il n’y a rien là qui puisse te blesser. Cela se fait toujours. Toujours, entends-tu ? On ne se marie pas autrement. Tu es tellement ignorante des habitudes de l’existence commune qu’on ne sait pas comment t’expliquer les choses les plus simples.

— Pour moi, dit Élisabeth amère, les règles ordinaires de la vie sont sans valeur, et tu le savais bien quand tu m’as nié avoir rien reçu de maman. Tu le savais, autrement tu aurais parlé comme tu parles aujourd’hui ; mais tu as eu peur de voir l’argent t’échapper, et tu as nié. Car tu as nié.

— Ta mère te l’avait caché. Je n’ai pas voulu contrarier ses plans. J’ai fait comme elle. Voilà tout.

Élisabeth se tut. Elle revivait avec une poignante intensité la scène où sa mère, à bout de courage, lui avait abandonné le choix de sa destinée. Ce n’était pas sa mère qui la trompait ce jour-là. Non.

Depuis, tous les jours, patiemment, faisant