Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/208

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Elle sourit évasivement. La certitude que son mari repousserait sèchement toute association avec André la mettait mal à l’aise, car elle devinait très bien sous l’apparente sécurité de son neveu un commencement d’angoisse. Elle le connaissait trop bien pour s’y tromper. Si elle eût été libre de ses mouvements, cependant, elle aurait tout risqué courageusement pour aider André à mener à bien son hardi dessein. Elle avait toujours eu foi au génie de ce garçon, elle, et cette bravoure à se lancer de l’avant lui plaisait. Cela valait mieux que de rester éternellement attaché à la même chaîne, en tournant en rond autour d’un piquet.

— Je parlerai à ton oncle, dit-elle enfin, mais tu le connais. Il a ses idées à lui, il mourra sans y changer une lettre ; c’est inutile de vouloir le faire aller là où son envie ne le mène pas. Cependant je lui parlerai, mais je ne te promets rien.

Midi sonnait. André se leva. Il n’avait que le temps de se sauver s’il ne vou-