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encore. Je t’ai à peine vue. Parle-moi de ce qui t’intéresse, dis-moi ce que tu as vu, ce que tu fais. J’ai si besoin de te voir et de t’entendre. Oh ! si tu comprenais la joie que j’ai de t’avoir là tout près de moi !

Voyant Élisabeth garder son air froid et inflexible, elle ajouta, la voix brisée, suppliante :

— Reste encore un peu ; oh ! je t’en prie, encore un peu… pas longtemps… encore un peu…

— Pas aujourd’hui, balbutia enfin Élisabeth, je ne puis pas m’attarder davantage aujourd’hui. Je reviendrai… une autre fois, plus tard, quand nous serons installés. Aujourd’hui André s’étonnerait de mon absence, il m’attendrait ; je reviendrai une autre fois, plus tard.

Et retraversant le couloir obscur où sa robe claire passait comme un rayon très lumineux, poussée par la hâte fébrile de fuir le pénible entretien, elle se sauva.

D’un pas de plus en plus rapide, avec un