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fois, il me semble que je n’ai pas le droit d’être heureuse comme les autres, moi, et que ce mirage va s’évanouir sans que je puisse l’atteindre.

« Oh ! s’il est vraiment possible que vous m’aimiez, délivrez-moi de ce souci qui est une insulte pour vous et pour moi. Mettez-vous à ma place, pour me bien comprendre, à ma place dans les circonstances particulières où j’ai vécu.

« Voici ce que je vous demande à deux genoux, André. N’acceptez rien de maman, non, rien, rien. Si même elle vous offre une dot. Oh ! elle vous l’offrira ; mais, moi, je ne veux rien devoir qu’à vous.

« Chaque fois que mon regard croise celui de maman, j’y lis la même pensée, toujours la même. J’ai besoin d’être rassurée, et je viens à vous. Nous ne sommes jamais seuls ; vous ne pouvez pas me parler librement, mais écrivez-moi, écrivez dès que vous aurez lu ces lignes, et pardonnez à votre

« Elisabeth. »