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tion d’Élisabeth, le jour où leurs deux volontés se dresseraient vis-à-vis l’une de l’autre comme des adversaires résolus à se heurter de front, à lutter sans merci jusqu’à la mort !

La campagne se développait rapidement. Quelques ondées chaudes avaient achevé de réveiller la terre, et toutes les fleurs du printemps s’ouvraient à la fois ; violettes et primevères sauvages dans les prairies au vert éclatant ; autour des rameaux encore sans feuilles des arbres fruitiers, toutes les délicates floraisons d’avril.

Tentées par le grand soleil, Mme Georges et Élisabeth passaient une grande partie de leurs journées dehors, tantôt assises à côté l’une de l’autre, occupées à quelque ouvrage, tantôt s’en allant à l’aventure par les chemins, tantôt encore suivant la route qui conduisait à l’étang où les trois peupliers plus feuillés jetaient à présent une ombre plus dense et moins frissonnante. C’était là qu’elles retrouvaient presque toujours André le dimanche. Ils s’asseyaient tous les trois sur le banc au pied