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l’obtenir. On le trouva si occupé des premiers embarras de son élévation, qu’il fut impossible à mon secrétaire de se procurer un moment d’audience. Je n’appris que le lendemain qu’on n’avait pu lui parler. Mon impatience augmentant, je me déterminai à me présenter moi-même à sa porte. Il était au Galike Divan, d’où il ne devait sortir que pour la procession solennelle qui est en usage dans ces changements. Je perdis l’espérance de le voir. Tous mes préparatifs étaient faits. Je revins à l’idée que j’avais eue d’abord, que la permission de Calaïli pouvait me suffire, et je commençai mon illumination à l’entrée de la nuit.

On ne manqua point d’en avertir le vizir. Il en marqua beaucoup de ressentiment, et sur-le-champ il m’envoya un de ses officiers, pour me demander quel était mon dessein, et de quel droit j’avais formé une entreprise de cette nature sans sa participation. Je répondis civilement qu’ayant obtenu depuis deux jours l’agrément de Calaïli, je n’avais pas cru que j’eusse besoin d’un nouveau firman et que j’avais d’ailleurs non seulement envoyé plusieurs fois, mais été moi-même chez lui pour le faire renouveler. L’officier, qui avait apparemment ses ordres, me déclara que la volonté du Vizir était que j’interrompisse aussitôt ma fête, sans quoi il prendrait des voies violentes pour m’y forcer. Cette menace m’échauffa le sang. Ma réponse ne fut pas moins vive, et lorsque l’officier irrité