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paratifs d’une fête qui a fait beaucoup de bruit dans toute l’Europe. Les difficultés que j’avais rencontrées plusieurs fois dans les fonctions de mon ministère n’avaient point empêché que je n’eusse toujours vécu fort honnêtement avec le Grand Vizir Calaïli, et j’ose dire que la vigueur avec laquelle j’avais soutenu les privilèges de mon emploi et l’honneur de ma nation, n’avait servi qu’à m’attirer de la considération parmi les Turcs. La fête du roi s’approchant, je pensais à la célébrer avec plus d’éclat qu’elle ne l’avait été jusqu’alors. L’illumination devait être magnifique, et ma maison de Constantinople, qui était dans le faubourg de Galata, était déjà remplie de toute l’artillerie que j’avais trouvée sur les vaisseaux de notre nation.

Comme ces réjouissances éclatantes ne peuvent s’exécuter sans une expresse permission, je l’avais demandée au Grand Vizir, qui me l’avait accordée avec beaucoup de politesse. Mais la veille même du jour que j’avais choisi, et lorsque satisfait de mes soins j’étais retourné à Oru pour me délasser la nuit suivante, et pour ramener avec moi, le lendemain, Théophé, que je voulais avoir à ma fête, j’y appris deux nouvelles qui troublèrent ma joie. L’une, en arrivant, ce fut le détail de la visite du chevalier et des efforts qu’il avait faits pour engager Théophé à le suivre. Apprenant en même temps qu’il était plus uni que jamais avec