Considéré dans sa généralité, son universalité, comme la source de ce qui est ou peut être, Dieu est la pensée pure, la substance absolue.
Sans doute, la théodicée ne doit pas s’en tenir à cette notion abstraite, mais c’est par elle qu’elle doit débuter. Maintenant, le moi est concret ; il est sentiment, imagination, pensée. Sous laquelle de ces formes Dieu sera-t-il pour nous ? En écartant toutes les réponses qu’on pourrait faire à cette question, demandons-nous tout simplement quelle est la faculté de notre esprit, qui nous met en possession de ce concept de substance, une, absolue, identique à elle-même. Il est évident que c’est la pensée, et nous ne pouvons arriver à cette notion, qu’après nous être élevés au dessus du sensible, de l’individuel. La pensée est donc la forme subjective, dans laquelle nous est donnée la substance. Nous avons encore une différence entre la pensée, et l’absolu que nous avons appelé Dieu, mais cette différence ne peut venir que de notre réflexion et non de l’objet ; car Dieu étant toute réalité, la pensée ne saurait en être exclue, et conséquemment la pensée, le lieu de l’absolu, se trouve elle-même absorbée dans l’absolu, l’éternel. Voilà, dit Hegel, la conception fondamentale, le néant fécond, d’où tout sort, et où tout retourne. Nous ne suivrons pas Hegel dans une longue apologie, destinée à montrer que si la philosophie spéculative a été accusée de panthéisme et par suite de fatalisme, cela vient de