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numéro du journal), on dit beaucoup de bien de votre journal…

L’agent — Il a son utilité… c’est un moyen facile de trouver une petite femme sans trop se déplacer…

Le jeune homme — Ah ! si je pouvais être aussi heureux qu’un de mes amis… il n’était pas riche, mais bon travailleur, et son ambition se bornait à épouser une bonne femme de ménage et honnête…

L’agent — Et une petite annonce la lui a fait trouver telle qu’il la désirait ?

Le jeune homme — Tout au contraire, monsieur (surprise de l’agent). Il a trouvé la femme, oui ; mais malheureusement elle avait de l’argent…

L’agent — Mais ça ne nuit pas !…

Le jeune homme — Ah ! non, pour sûr… et ça ne l’a pas découragé ; il l’a épousée quand même…

L’agent — Et ça va ?

Le jeune homme — Mais très bien, il me disait hier comme il est heureux de ne pas s’être marié tout-à-fait selon son cœur… ah ! la lune de miel, me disait il, c’est bien trompeur, mon vieux, et il faut voir ça à son déclin.

L’agent (interrompant) — Eh ! oui… tout passe.

Le jeune homme (continuant) — Seule, la femme reste… ça va encore si elle a des qualités… mais si elle n’en a pas, il faut que cela (signifiant l’argent) y supplée…

L’agent — Voyons vos goûts, mon garçon… Vous n’êtes pas trop mal, avez vous votre portrait ?

Le jeune homme (sortant son portrait) — Ah ! oui, et un peu flatté ; j’espère qu’il me portera bonheur le passe à l’agent).

L’agent (examinant) — Oui… oui, oui, je crois