Page:Prévost - À propos d’un roman, paru dans Gil Blas, 28 mai 1893.djvu/4

Cette page a été validée par deux contributeurs.

autre. Que ce goût pour la littérature romanesque trahisse une certaine débilité, au moins une certaine légèreté intellectuelle, ce serait une question à examiner à part. Le fait avéré, c’est que de tels gens existent ; ils sont le public des romanciers et, du moment que l’on écrit des romans, c’est une simple absurdité que d’oublier ceux qui les liront.

Ils les liront avec une infinie diversité de tempéraments et de tendances, puisqu’ils sont la foule : et cependant ils apporteront à cette lecture un certain nombre de besoins élémentaires, toujours les mêmes, qui sont des lois d’âme pour le liseur de romans, et que le romancier doit avoir recherchées et raisonnées… Un premier besoin, d’abord tout à fait universel et conscient : le besoin du divertissement. J’entends ce mot