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FRANCISQUE.

Ah ! pardon… l’amitié est comme la mer, elle a des bornes…

OCTAVE.

Elle ne doit pas en avoir.

FRANCISQUE.

L’amour en a bien… demande à Rebecca…

OCTAVE.

Ta petite Rebecca est charmante, mais elle est ta femme… tandis que moi… Enfin, mon bon Francisque, mon excellent Francisque, ne m’en demande pas davantage… c’est un mystère et la nature est pleine de mystères.

FRANCISQUE.

Ah ! tu m’ennuies avec tes mystères ! Rébecca devrait être rentrée de son bain… Son absence me frappe.

OCTAVE.

Si elle s’était noyée ?

FRANCISQUE.

Dis donc pas de bêtises !… Les femmes est-ce que ça se noie jamais. C’est léger… ça revient toujours sur l’eau. — J’y vais voir tout de même.

Il part en chantant la romance.

OCTAVE.

Veux-tu te taire, malheureux, veux-tu bien te taire.


Scène VI

OCTAVE.

Oui, je suis amoureux… depuis le dernier concert du casino au bénéfice des pauvres, où comme pianiste, j’avais consenti à exécuter des variations de ma composition sur Martha. Au motif de la romance de la Rose… voilà que tout à coup, au milieu du public, sur le troisième rang à gauche, se lève une jolie femme, blonde, très-blonde même, distinguée, élégante, qui se met à applaudir, mais à applaudir. C’était cette Américaine qui demeure là. Le lendemain, je la rencontre sur la plage, elle vient à moi, me tend la main et me remercie… de quoi ? je vous le donne en mille !… du plaisir que je lui ai fait le matin même en lui chantant de ma fenêtre… la romance de la Rose… moi qui, je vous dis, chante comme une casserole fêlée ?… bref ! la voilà qui me supplie avec tant de larmes dans les yeux, avec des regards d’une éloquence si irrésistible,