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Aucun des travaux juges nécessaires en bas du courant Ste-Marie ne fut commencé en 1898, et les plans même ne furent pas arrêtés. On y avait bien pensé, on avait aussi bien discuté la chose, mais il n’y avait pas eu d’entente possible.

En face de cet état de choses et surtout en face des représentations faites par la Commission du Havre au gouvernement du Canada, que les dépenses qu’entraîneraient tous ces grands travaux conduiraient à une augmentation des taux du quaiage dans le port, le gouvernement fit adopter, en 1899, un amendement à la loi de 1898, déchargeant la Commission du Havre de l’obligation de dépenser $500,000 en bas du courant Ste-Marie, le gouvernement du Canada s’engageant lui-même à dépenser cette somme pour ces améliorations, sans charge additionnelle pour la Commission.

C’était enfin reconnaître devant tout le pays que le port de Montréal était réellement le port national du Canada, et que son développement et son équipement parfait étaient d’intérêt public. Il va sans dire que cette somme de $500,000 n’est que le commencement de la dépense, et que le gouvernement, avec le concours de la Commission du Havre, complétera tous ces travaux proposés avec toute la diligence possible quel qu’en soit le coût, toujours de manière à ne pas augmenter la dette du port, au contraire, ayant en vue d’en faire dans un avenir rapproché, un port libre. Ce port devra offrir alors des facilités de chargement et de déchargement ainsi que de transbordement dans des conditions si avantageuses, que non-seulement les produits de l’Ouest canadien, mais les produits de l’Ouest américain prendront inévitablement la route du St-Laurent par Montréal de préférence à toute autre.

Montréal, dans ce moment, est à la veille d’être le centre d’un mouvement de commerce extraordinaire. Déjà des capitalistes importants venant du dehors ont conclu des arrangements avec la Commission du Havre, pour l’établissement, dans le cours de cette année, d’élévateurs à grains, de hangars à fret à l’Ouest et à l’Est, qui coûteront des millions.

D’autres projets également sérieux sont à l’étude, l’un