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« Une démonstration mémorable a eu lieu à Montréal, hier soir, à l’occasion du départ d’une partie du second contingent canadien. Des milliers de spectateurs encombraient les rues et n’ont cessé d’acclamer les troupes.

Le maire, M. Préfontaine, un des députés Canadiens-français les plus marquants, a adressé la parole aux membres du contingent. Il a fait allusion, avec orgueuil, au fait que des Canadiens-français, aussi bien que des Canadiens-anglais, étaient dans les rangs des volontaires de Montréal, prêts et disposés à défendre le glorieux drapeau de la Grande Bretagne. Les miliciens montréalais de l’ancien régime, a-t-il dit, avaient bravement et généreusement donné leur vie pour le drapeau de la France, et après que l’Union Jack eût remplacé la Fleur de Lis, en Canada, ils n’hésitèrent pas un seul instant à verser leur sang pour le drapeau anglais. En terminant, le Maire a dit : " Puissiez-vous tous revenir, chargés d’honneurs, après que la cause de la justice et de la liberté aura été vengée dans l’Afrique Australe, et puisse votre campagne être couronnée du succès et de l’éclat que méritent votre patriotisme et votre vaillance. " »

« Les paroles patriotiques de M. Préfontaine furent soulignées par des applaudissements prolongés. »

Maintenant, laissez-moi ajouter un mot au sujet de mes intentions futures :

Dans l’avenir, comme par le passé, tous mes efforts tendront à vivifier ce bon sentiment entre toutes les classes de notre population mixte, sans lequel nous ne pouvons nous attendre à voir régner la prospérité et le bien-être parmi nous. Si l’on veut que la ville de Montréal occupe dans le monde l’éminente position à laquelle elle a droit à raison de ses avantages naturels, il faut que ses citoyens fassent taire tous les préjugés et ressentiments basés sur un étroit sentiment de race, et qu’ils s’unissent loyalement sous la louable inspiration de la communauté d’intérêt et d’une louable stimulation, pour exploiter, avec tout le succès possible, les ressources incontestables de notre ville. Et j’espère sincèrement qu’un jour