Page:Pouvourville - Le Tao de Laotseu, 1894.djvu/5

Cette page a été validée par deux contributeurs.



Le Tao de Laotseu
traduction exacte
Par Albert de POUVOURVILLE (Matgioi)




INTRODUCTION


Avoir habité le pays où le Tao a été écrit, où son esprit s’enseigne, où ses préceptes se pratiquent, est la seule excuse que l’on puisse présenter à une nouvelle traduction du Tao de Laotseu. C’est la mienne.

Nul n’espérera atteindre un plus grand savoir théorique, un plus grand discernement didactique que ceux dont M.  Stanislas Julien a fait preuve. À cet élégant et érudit commentateur on n’aurait pu demander que plus de solidarité avec l’idée, plus de connaissance de l’Âme Chinoise. Il regrettait lui-même que son atavisme, la distance et ses fonctions le tinssent irréparablement éloigné d’un peuple qui l’intéressait à tant d’égards, et il exprimait ces regrets, lorsqu’il s’associait (Taoteking, trad : de S. Julien 1842 : Introduction, p. 47) à la déclaration suivante, faite par un autre célèbre sinologue : « Le texte du Tao est si plein d’obscurités, nous avons si peu de moyens pour en acquérir l’intelligence parfaite, si peu de connaissance des circonstances auxquelles l’auteur a voulu faire allusion ; nous sommes si loin, à tous