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avec des animaux infectés puisqu’ils ne font que le service de la localité, et qu’aucune bête n’y a été importée ? Il faut invoquer la spontanéité ; et en effet, toute maladie contagieuse se transmet, se répand par la contagion, mais elle a un point de départ, une origine, et bien que celle-ci et les causes soient peu connues, par une influence, un état pathogénique quelconque, il est très-vraisemblable qu’alors elle apparaît spontanément. L’attribuer à des circonstances atmosphériques, à des écarts aux règles de l’hygiène, aux logements insalubres, à une alimentation de mauvaise nature, à l’exposition aux intempéries, à des rapports sexuels opérés hâtivement après la mise-bas, serait un tort, ou du moins manifester des idées hasardées La seule donnée positive que l’on puisse émettre sur cet obscur sujet, c’est que l’apparition première de ces maladies est une conséquence de la copulation.

Il faut donc, de toute nécessité, admettre que la cause vraiment déterminante de ces maladies consiste dans une altération des humeurs fournies par les organes de la génération. En quoi consiste cette altération ? c’est ce que nul encore ne peut dire ; elle n’est en ce moment démontrée ni par le microscope, ni par les autres procédés de la physique et de la chimie ; mais l’induction la dégage forcément des faits observés ; et c’est, peut-être, à ce genre de preuves que nous serons tenus à nous borner pour longtemps, sinon pour toujours.

L’humeur morbide ne préexiste pas au coït, elle se forme pendant l’accomplissement de cet acte aux dépens