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neuses au plafond, ces tapis, ces meubles dorés, ces petits anges roses et bleus peints sur les portes, ces bonnes Vierges drapées de nuages, ces Saint-Pierre couronnés de pampres. Paradis ! Douceur ! Anisette ! Lumière ! Et ainsi, toujours, jusqu’à la mort…

Dans le silence, elle pense à ceux de là-bas, et son gros rire gronde tout à coup :

— Paysans ! Paysans !

De fois à autre des messieurs et des dames viennent dîner. Alors Joseph met des fleurs dans tous les vases et même sur la table à manger, qui ressemble à un jardin. Des inconnus apportent des bouteilles, des blocs de glace, des fruits. Marie passe sa plus belle robe, la blanche, avec des roses cousues à la jupe. Un invité la conduit par le bras, comme une mariée. Ces nuits-là, on boit du vin qui pique, Paul joue du piano, on danse et la pauton tourne comme les autres, son verre à la main.

Les lendemains sont obscurs. Vaguement, elle se souvient d’avoir ri, bu, pleuré.