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allait-il lire et méditer au Jardin Zoologique. Il faisait de longues stations dans la maison des éléphants et il les interpellait dans sa langue maternelle. « Big Tom », le solitaire, avait l’air de comprendre, remuait ses grandes oreilles en feuilles de choux, agitait son étroite queue râpée et lui tendait sa trompe. Mais généralement, le morceau de pain acheté à son intention, Gualtero l’avait mangé lui-même, par mégarde, et il le lui expliquait. Ou bien il allait voir les singes et il lui semblait, en fermant les yeux, qu’il se retrouvait sous les hauts arbres peuplés de cris qui avoisinaient la maison paternelle. Puis il se promenait, choisissait un banc écarté et s’enfonçait dans la profondeur de ses pensées. « Je suis maintenant un vrai philosophe, se disait-il ; j’ai détruit en moi toute ambition vulgaire ; j’ai peu de besoins, le mépris des richesses, une morale supérieure et une indifférence suffisante. Je suis donc tel que le voulait mon Maître lorsqu’il enseignait : « Il faut que tu sois un homme de bien ou un malhonnête homme ; il faut que tu t’appliques à cultiver ton esprit et ta raison, ou