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Il y a là, de la part de M. Charles Garnier, une idée géniale qui sera plus que le clou de l’Exposition de 1900, mais qui sera le clou permanent et superbe de la Métropole du monde !

Du reste, le petit figuier — d’autres affirment que c’est un simple platane — qui est planté sur l’entablement de l’un des piliers de la porte d’entrée des artistes, qui donne sur le boulevard Haussmann, vient très bien : il fait tous les jours la joie et l’admiration des Parisiens et ce premier essai semble bien augurer des vastes projets de M. Garnier.

Si je suis bien renseigné — et j’ai la modeste prétention de toujours l’être — le sympathique architecte va passer l’hiver à Haïti, aux Antilles, de manière à étudier les mœurs et la manière de se comporter du figuier maudit, espèce de banian ; car si l’on pouvait arriver à enraciner cet arbre intertropical dans les anfractuosités de l’Opéra, avec un calorifère aux pieds, pour chauffer les racines, on pourrait espérer que l’Opéra ne tarderait pas à être couvert d’une luxuriante végétation, comme cela peut se voir pour l’ancien Théâtre Français, au Cap-Haïtien.

En tout cas, quoi qu’il arrive, tous ces projets de l’éminent architecte sont grandioses et je tenais à en faire part à nos lecteurs. D’un autre côté, les travaux déjà accomplis par lui à la Bibliothèque Nationale et en Assyrie sont très herculéens ; ceux qu’il va accomplir cet hiver en Haïti seront aussi importants et personne ne saurait