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dans lesquels sont ensevelies les détenues qui meurent à la prison. Voilà certes un inventaire qui manque de gaîté et l’on se prend à rêver que plus d’une chemise de femme ainsi rangée là aurait pu écrire des mémoires aussi angoissants que douloureux sur les mystères et les bas-fonds de la misère humaine et les déchéances morales des grandes capitales…

Mais tout cela est si bien rangé par section et par casier, avec tant d’ordre et de soin et l’on a si bien l’impression que l’on se trouve en face d’une vaste lingerie modèle, que ce sentiment de l’ordre et du travail corrige en partie le côté douloureux de cet inventaire des dessous de ces pauvres femmes, plus loques humaines hélas, pour la plupart, que les nippes propres qui les recouvrent…

Je voudrais cependant, non pas en détail, mais au hasard des souvenirs d’une visite forcément hâtive et insuffisante, noter les impressions générales les plus saillantes, en en traçant comme une revue d’ensemble rapide.

Voici la salle des avocats qui viennent écouter les pensionnaires, recueillir leurs confidences, avant de les défendre, calme et nue, comme il convient ; voici les salles de bains, propres, saines et conformes aux lois de l’hygiène si nécessaire ici, plus que partout ailleurs ; voici les salles de désinfection des vêtements, quand les prévenues ou les condamnées entrent à la prison.

Voici celles qui renferment les vêtements rangés