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Oui, iconoclastes, car nous sommes les saintes images de la poésie, de la nature et de la santé, au sein de la grand’ville !

Ah bien ouitche, voilà que tous les jours on nous en débouche un coin, comme dit Georges Berry, pardon, des kilomètres sur tous les boulevards extérieurs de la rive droite, sous prétexte de faire un petit tram, appelé Métro pour les Parisiens parce qu’il est souterrain, et met trop de temps à se terminer ; voilà que l’on en a arraché sur des kilomètres.

Ces ingénieurs feraient mieux d’arracher des pavés que des arbres, c’est plus amusant ! Quels dentistes cruels, monsieur le Préfet, que ces ingénieurs ; il faut qu’ils arrachent jusqu’au dernier petit chicot !

Mais ce n’est pas tout, voilà que nos compagnons qui entouraient le temple de Plutus dans ce que l’on était convenu d’appeler le jardin de la Bourse, probablement parce qu’il n’y avait que de l’asphalte, viennent d’être sacrifiés, à leur tour.

Il y avait longtemps qu’ils abritaient le marché des pieds humides et que leur vieux cœur de bois palpitait à l’unisson de celui des vieilles portières honoraires, ou des ouvreuses macrobites, ou des loueuses de chaises retraitées qui viennent jouer sur les mines de Mouzaïa, ou la part de fondateur du canal de jonction de la mer Picon à la mer Moreau.

Quand il y avait un krach sur les filatures de