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On sait que la prison se trouve entre les rues du Battoir — aujourd’hui de Quatrefages — du Puits-de-l’Ermite, de Lacépède et de la Clef. Elle fut bâtie en 1665  par Marie Bonneau qui passait alors pour avoir rôti pas mal de balais, y compris celui de son époux, conseiller au Parlement, le noble sieur Beauharnois de Miramion.

Après avoir abrité pas mal de jeunes personnes moins farouches que certains pensionnaires du Jardin des Plantes, le voisin d’à côté, Sainte-Pélagie fut convertie en prison par la commune de Paris en 1792. Du 17 mars 1797 à janvier 1834, une partie servit de prison pour dettes et c’est en 1828, sous M. de Belleyme, que le dédoublement eut lieu officiellement.

Elle servait encore, et en même temps, de prison d’État sous les deux empires aussi bien que sous la Restauration, et il y avait un genre de supplice aussi inepte qu’absurde qui avait été conservé de ces temps de réaction et précieusement observé par la troisième République : tous les prisonniers catholiques étaient contraints d’assister tous les dimanches et fêtes à la messe et aux vêpres, avec un peloton d’infanterie, que ça leur plaise ou non.

Oui, encore une fois, pourquoi ce supplice inepte sous la République ? Pour faire vivre des aumôniers ! M. le Ministre de l’Intérieur serait bien aimable de nous répondre s’il est vrai que cela existe encore ainsi, comme on me l’a affirmé.

Je ne veux pas refaire ici l’histoire de Sainte-