Page:Pour lire en traîneau - nouvelles entraînantes.pdf/290

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 260 —

— dans les environs de Rome, et que j’ai visité il y a quelques années, lorsque j’ai eu le grand honneur de porter le buste de Victor Hugo au Capitole et d’y porter la parole au nom de la France…

Mais je reviens à la rue de Savoie : les maisons 2 et 4 faisaient partie de l’Hôtel de Savoie. On sait comment la Savoie fut annexée ou plutôt rendue à la France en 1860, après la guerre franco-italienne contre l’Autriche. J’étais bien jeune à cette époque, je n’avais guère que neuf ans.

Cependant, moi qui me souviens d’avoir vu le retour des troupes de Crimée, en 1856, rue de l’Ouest, où habitaient mes parents, aujourd’hui rue d’Assas, lorsqu’elles se rendirent aux baraquements provisoires du Luxembourg qui étaient sous nos fenêtres, de l’autre côté de la rue, avec une couronne de lauriers au bout de leur fusil — pauvres gens ! Je me souviens encore bien mieux d’avoir passé, par hasard, avec mon père, le soir de la nouvelle de l’annexion de la province italienne, rue de Savoie, pour aller chez un éditeur qui devait se trouver rue du Pont-de-Lodi, si j’ai bonne mémoire, et d’avoir traversé la rue de Savoie pavoisée, illuminée, toute en fête. C’était du délire… Quand, dix ans plus tard ! C’est bien le cas de dire que la Roche Tarpéïenne, est au bout du Capitole !

C’est au numéro 13 de la rue de Savoie qu’est morte le 27 juin 1831, Sophie Germain, philosophe et mathématicienne de grande valeur. Elle était née, rue Saint-Denis, en face l’église des Inno-